Module 1 : Comprendre les matières premières essentielles en céramique
MODULE 2 : Suite des matières premières et passage des compositions pondérales aux compositions molaires
MODULE 3 : Formule de Seger – La calculer et la lire
MODULE 4 : La force des programmes de calcul
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2.1.2. Précisions quant aux sources de matières premières

En complément à la vidéo qui précède, je voudrais préciser que :

Titane – Etain – Zircon

Fer – Cobalt – Cuivre – Manganèse – Chrome – Nickel

sont des éléments du tableau de Mendeleiev.
On peut les acheter sous forme d’oxyde et/ou de carbonate et/ou de sulfate et/ou de silicate. Dès que vous achetez oxydes, carbonates, sulfates ou silicates : ils ont été EXTRAITS de leur roche-mère. Les procédés d’extraction sont très variables mais ont en commun d’exiger énormément d’énergie (chaleur). C’est l’industrie chimique qui se charge de ces extractions, avec des procédés complexes qui varient selon l’élément envisagé, sa concentration dans la roche-mère, la nature de la roche etc. 

Dans les sources d’oxydes fondants, le carbonate de calcium (=craie, blanc d’Espagne etc…), le carbonate de magnésium, le carbonate de lithium, le carbonate de baryum ou l’oxyde de zinc ont également subi un procédé d’extraction pour pouvoir être vendu sous cette forme.

Le rutile et l’ilménite, qui combinent fer et titane, sont des “sources naturelles”, autrement dit des roches broyées, comme les feldspaths, les kaolins, ou le talc, la dolomie… 

On peut donc classer nos matières premières comme suit :

  1. Les roches extraites et pulvérisées : silice, kaolin, tous les feldspaths, la néphéline, la dolomie, le talc, le rutile, l’ilménite…
  2. Les carbonates et oxydes cités ci-dessus + toutes les sources d’opacifiants et de colorants : ils sont issus de roches donc de la nature – bien sûr – mais ils ont dû passer par l’industrie chimique pour être isolés
  3. Les frittes et les pigments, qui sont des recombinaisons de matières premières (1) et (2), que l’on chauffe pour obtenir un verre qui est refroidi rapidement et ensuite pulvérisé – et qui sont également issus de l’industrie (ceci est plus évident). 

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Ensuite, à propos de l’introduction rapide aux oxydes/carbonates/sulfates/silicates :

Prenons par exemple le cuivre, voici les formes chimiques les plus fréquentes sous lesquelles on peut l’acheter (on verra ces colorants dans le détail plus loin, je veux simplement éviter l’écueil de simplifier à outrance) : 

  1. Oxyde de cuivre de couleur noire : CuO – il s’appelle “oxyde cuivrique”. Bon à savoir : il est très toxique pour les organismes aquatiques.
  2. Carbonate de cuivre de couleur verte : CuCO3 – vous reconnaissez le radical “CO3” du carbonate. A la cuisson, comme tous les carbonates, il dégagera du CO2. Les mentions de sécurité : très toxique pour les organismes aquatiques + nocif en cas d’inhalation + nocif en cas d’ingestion + provoque une sévère irritation des yeux.
  3. Sulfate de cuivre de couleur bleue : CuSO4 – vous reconnaissez le radical “SO4” du sulfate. A la cuisson il dégagera de l’acide sulfurique. Les mentions de sécurité : très toxique pour les organismes aquatiques + nocif en cas d’ingestion + provoque de graves lésions des yeux. 

L’objectif n’est pas de vous effrayer mais simplement de vous faire déjà entrevoir tout l’intérêt de bien comprendre chaque matière première qu’on manipule – ainsi que d’introduire la façon de travailler en céramique : on va d’abord chercher des “bases” (mates, transparentes, etc…) que l’on va éventuellement opacifier – et ensuite on cherche comment les colorer.

Mais on continue progressivement : d’abord les “bases” – donc on revient à silice + alumine + fondants dans un premier temps.